
Les cinq sens, ou comment apprendre à recevoir une impression
Ma perception de la vie, de ma vie se fait à travers 5 petites fenêtres ouvertes sur le l’immensité du monde, ces cinq petites fenêtres sont mes cinq sens.
Il y a 2 faits observables sur cette question :
L’un est comparable au château fort du moyen-âge, ce qui rayonne de l’Univers est immense dans son intensité, sa diversité et pourrait être associé à la quantité d’impressions que reçoivent les grands murs qui entourent le château dont je ne reçois qu’une infime partie à travers les meurtrières, ces toutes petites ouvertures. Nous avons à faire là à une notion de quantité.
L’autre fait appel à la qualité de mon attention et nous avons vu qu’il y a 3 formes d’attention. Chacun de mes sens a, au minimum, 3 niveaux de fonctionnements.
Ces 3 manières de recevoir une impression, chaque sens peut l’expérimenter, alors pourquoi se priver de ce qui pourrait me permettre d’être débordant de… « Bonheur ».
Un parfum, une saveur, une sensation agréable. Je suis mon propre artisan de ce qui se vit en moi mais pour cela, juste un prix à payer : être attentif à ce qui m’entoure et cesser d’être un être passif comme un fétu emporté le courant de la vie tout en croyant décider de tout… « sourire ! »
Si je prends l’exemple de chacun des sens un à un…

Le sens de l’ouïe, de l’écoute
Prenons la musique par exemple : une musique de qualité est jouée à proximité,
- si je suis passif, distrait, j’ai vaguement conscience de cette musique, je pourrais la nommer et donner une grande quantité d’informations à son propos et ma tête en nommant se complaît dans cette réponse…
- Si je suis un peu plus attentif, je peux suivre les mouvements mélodieux de cette musique, la trouver agréable, me sentir apaisé par son écoute…
- Par contre, si je suis encore plus actif dans la réception de cette information « acoustique » je l’accompagne en moi, je sens qu’elle me pénètre, qu’elle peut me bouleverser, me toucher intimement, un sentiment naît, me nourrit à l’intérieur…
Le sens du toucher
Si je prends l’exemple du toucher :
- Avec une attention vagabonde, ce qui est le cas le plus souvent, je peux qualifier la sensation physique avec des mots comme : chaud, froid, rugueux, lisse, gênant, plaisant; c’est une perception de surface.
- En étant plus attentif, les informations sont plus chaleureuses, une émotion, une sensualité participe à mon appréciation du toucher.
- Quand je me relie à une attention plus intériorisée, ma sensation est non seulement chargée de sensualité, mais elle m’amène à vivre un sentiment, ce qui peut être le cas quand il y a contact avec certains mégalithes, les arbres, les animaux et bien sur les humains.

Dans un couple, ce sentiment « d’amour » attentif et partagé peut animer le désir sexuel, il faut cependant être vigilant que le désir sexuel ne prenne pas toute la place au détriment du sentiment. Le parfait équilibre entre attention, sentiment et sensation peut se situer dans le « hara ».
Il permet de transcender l’énergie du sexe. Non seulement il est nécessaire d’être attentif, mais aussi ouvert à « l’autre », à ce moment ce qui est vécu intensément est partagé, les polarités féminines et masculines se complètent, et cette union trouvent une unité qui connecte à une autre dimension de l’ « être ».
C’est l’expérience d’extase décrite dans les disciplines orientales comme le tantrisme par exemple.

Le sens olfactif
Pour le sens olfactif, la hiérarchisation de la qualité d’attention procède de la même manière :
- Pour l’attention vagabonde, il y a une odeur, un parfum, une senteur, juste des informations qui sont nommées, mettre une étiquette avec un nom dessus est chose courante
- En étant plus attentif, une émotion positive, une sensualité apparait, on se sent imprégné, c’est délicieusement plaisant.
- Nous connaissons tous le 3ième niveau d’attention où nous avons conscience de nous remplir de la personne que nous aimons, comme si le fait de la respirer nous fait l’aimer plus encore.
La respiration peut nous mettre très rapidement en relation avec la dimension astrale porteuse d’un sentiment « d’amour ».
Le sens du goût
Madame Fleury. disait que « si on était attentif à ce que l’on mangeait, on pouvait savoir à quoi pensait le cuisinier pendant la préparation ».
Une petite histoire : lors d’un stage sur les 5 sens, vient le jour du goût (stage sur 5 jours, 1 sens/jour). Une de nos stagiaires tenait une auberge sur le chemin de Compostelle dans le S/O de la France et une de ses spécialités était le foie gras.
Son mari qui le préparait, écoutait toujours la même musique disait-elle. Elle était venue porteuse de ce fameux foie gras qui a été servi sur des toasts.
La première stagiaire, Lise, qui goûtait le toast en appliquant la méthode proposée dit : « le printemps de Vivaldi », c’était le printemps de Vivaldi !
Là, nous avons affaire au troisième type d’attention.
Le 2ème type est celui du gourmand, celui qui savoure, le sensuel du goût !
Le 1er type est celui qui mange en étant absent, distrait par la TV, le journal ou ses rêveries. Il a à peine conscience de ce qu’il mange.


Le sens de la vue, du regard
Les impressions visuelles défilent, rien n’arrête le regard tellement la personne est habituée à être passive, impressions vagues facilement commentées mais sans « substances »…
- Avec une attention plus présente, il y a plaisir à observer, à regarder.
- Le sens de la vue est mis en avant dans notre société qui est très orientée vers le « paraître », la séduction via les impressions visuelles.
- Laisser rentrer à l’intérieur par le regard les émanations visuelles plaisantes de la fleur, d’une plante, d’un animal, d’une personne au point d’en être troublé, de se sentir rempli par l’autre, de voir même d’autres formes, d’autres couleurs, un autre visage mémoire d’une autre vie peut-être ?
Que se passe-t-il à travers ces 3 manières de pratiquer l’attention ?
Premier niveau d’attention :
Aucune impression n’est reçue, ni l’énergie qui l’accompagne, tout reste superficiel, sans âme, sans vie. De toute évidence ce mode de fonctionnement ne permet qu’une vie végétative avec des comportements passifs à tendance fortement négatifs, réactifs. Aucune issue dans ce cas, l’idée d’amélioration est même inenvisageable, les habitudes de comportement en état « passif » étant trop ancrées.
Deuxième niveau d’attention :
Sur cette gamme il y a une participation à la vie au quotidien, les sens peuvent être en éveil et de ce fait reçoivent de l’énergie des impressions extérieures. Comme la qualité des énergies reçues est fluctuante, il y a une relation identique dans les manifestations ; pas vraiment conscient, pas complètement inconscient ! Avec le risque cependant de croire maitriser la vie en prenant la discontinuité comme une permanence.
Troisième niveau d’attention :
Ici, tout en étant plus exigeante, cette manière d’être présent à l’instant permet de vivre plus intensément. Sur ce mode il est possible de sélectionner les bonnes impressions, celles reliées à des énergies positives intenses, et de rester étanche à ce qui pourrait porter préjudice à notre équilibre intérieur tout en en ayant conscience, là est le discernement et la vigilance qui va avec. Cela permet aussi d’être plus rapide dans le choix « ouverture/fermeture ».
Les énergies reçues, parce que « accompagnées » intentionnellement de l’attention active des 5 sens ne comblent pas seulement la sensualité du corps mais remplissent aussi le sentiment.
On aime la vie d’une manière générale car elle donne tellement si on y est un tout petit peu attentif, réceptif. Là est le défi, et la décision du bon choix nous appartient entièrement.
Extrait du cahier de cours du stage « le programme Quanta-moi »